La République et canton de Genève a annoncé le renouvellement de son financement d’un projet médical au Soudan visant à trouver un nouveau médicament contre le mycétome, l’une des maladies les plus négligées au monde, et à faciliter l’accès des populations touchées aux traitements.
Ce financement de CHF 550’000 a été attribué pour la période 2022-2024 à l’ONG de recherche médicale basée à Genève Drugs for Neglected Diseases initiative (DNDi). La République et canton de Genève poursuit ainsi un engagement contre les maladies négligées entamé il y a près de deux décennies.
Le mycétome est une infection bactérienne ou fongique qui touche les populations les plus pauvres dans les régions rurales, notamment au Soudan. Souvent transmise par une simple piqûre d’épine au niveau du pied, l’infection ronge lentement la chair et les os. En l’absence de traitement, elle finit par s’étendre à d’autres membres du corps et par provoquer des lésions invalidantes et très graves. L’amputation est souvent le seul traitement possible. Les traitements existants contre le mycétome fongique (eumycétome) sont relativement peu efficaces et ne guérissent qu’un patient sur trois. Les enfants et les jeunes adultes sont les plus à risque.
Après avoir soutenu dès 2004 des projets de recherche et développement pour deux autres maladies négligées, la leishmaniose et la maladie du sommeil, le Canton de Genève participe depuis 2019 aux efforts de DNDi pour lutter contre le mycétome.
« Nous sommes infiniment reconnaissants envers la République et canton de Genève pour son soutien sans faille depuis deux décennies. Ensemble, nous avons pour objectif de mettre à disposition des populations affectées un nouveau traitement qui soit sûr, efficace, abordable et adapté aux conditions vécues sur le terrain. Nous ne pouvons pas accepter que les amputations demeurent la solution principale pour soigner cette maladie », a déclaré le Dr Luis Pizarro, directeur exécutif de DNDi.
Les efforts pour identifier un traitement plus efficace et plus adéquat pour soigner la maladie s’appuieront notamment sur les données scientifiques issues d’une étude clinique menée jusqu’en 2021 en partenariat avec le Mycetoma Research Centre à Khartoum. DNDi, l’entreprise pharmaceutique japonaise Eisai Co., Ltd. qui a fourni l’une des molécules testées, et leurs partenaires locaux œuvreront ensuite à la mise en place d’une politique d’accès au médicament pour tous, au Soudan d’abord, puis dans d’autres pays où le mycétome est endémique, notamment en Amérique latine, en Asie du Sud et en Afrique de l’Est.
Le programme financé par le canton de Genève vise également à soutenir la formation des équipes de santé locales afin de renforcer leurs capacités en recherche clinique. Il permettra aussi de soutenir des efforts de plaidoyer et de communication visant à mieux faire connaître la maladie et ses dangers auprès des populations locales.
« DNDi est un partenaire du canton de Genève depuis 2003. Son travail contre les maladies négligées le positionne comme un acteur phare de la santé globale et de la Genève internationale. Au travers de son soutien aux projets de DNDi, le canton exprime sa solidarité avec les populations défavorisées et défend les initiatives en faveur d’une médicine plus accessible et humaine. Depuis 2003, le canton a participé avec DNDi au développement de nouveaux traitements contre la leishmaniose, la maladie du sommeil et maintenant, le mycétome », a déclaré Mme Nathalie Fontanet, Conseillère d’Etat, Département des Finances, République et canton de Genève.
DNDi est une organisation de recherche médicale à but non lucratif basée à Genève. Grâce à l’appui de ses bureaux régionaux au Kenya, en République démocratique du Congo, au Brésil, en Inde, au Japon, en Malaisie, en Afrique du Sud et aux États-Unis, l’organisation mobilise plus de 200 partenaires dans plus de 40 pays. En Suisse, DNDi collabore notamment avec l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH), le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et, à Genève, avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), l’Ecole de Pharmacie Genève-Lausanne, Médecins Sans Frontières (MSF), FIND, et Medicines for Malaria Venture (MMV).
A propos de DNDi
Organisation de recherche et de développement à but non lucratif, DNDi œuvre pour fournir de nouveaux traitements contre les maladies négligées, notamment la leishmaniose, la trypanosomiase africaine (maladie du sommeil), la maladie de Chagas, les maladies liées aux vers filaires, le mycétome, le VIH pédiatrique, l’hépatite C et la dengue. DNDi coordonne également l’essai clinique ANTICOV qui vise à trouver des traitements pour les formes légères à modérées de COVID-19 dans les pays à revenu faible et limité. Depuis sa création en 2003, DNDi a déjà mis à disposition douze traitements innovants, notamment de nouvelles associations thérapeutiques contre la leishmaniose viscérale, deux antipaludiques à dose fixe et la première nouvelle entité chimique développée par DNDi, le fexinidazole, approuvé en 2018 pour le traitement des deux stades de la maladie du sommeil. dndi.org
Contact presse
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fojardias@dndi.org
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Photo credit: Lameck Ododo – DNDi