|
Les principaux défis pour le développement de médicaments contre la THA
On dispose à l’heure actuelle de peu de médicaments pour le traitement de la trypanosomiase humaine africaine (THA) au stade 1 ou au stade 2, et les médicaments existants sont fréquemment associés à des effets secondaires toxiques sévères. Les difficultés de diagnostic et de détermination du stade de la maladie, ainsi que le nombre croissant d’échecs thérapeutiques sont autant de défis cliniques supplémentaires. La stratégie globale de DNDi est de construire un portefeuille dynamique pour combler le manque de médicaments candidats en cours de développement, et par conséquent le manque de médicaments pour lutter contre la THA. Les deux derniers médicaments développés pour la THA ont été le mélarsoprol en 1947, et l’eflornithine dans les années 1980. Le seul nouveau médicament mis au point récemment est la nouvelle Diamidine, appelée DB-289, développée par un consortium dirigé par l’Université de Caroline du Nord (UNC-CH) grâce au soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates. Ce médicament est en cours d’études cliniques de phase III pour la THA au stade 1. DNDi participe actuellement avec des partenaires à une étude clinique multicentrique sur un traitement combiné de nifurtimox et d’eflornIthine (NECT) pour la THA au stade 2. L’objectif de cette étude est de démontrer que l’association de ces deux médicaments est aussi efficace et sûre que l’eflornithine en monothérapie, et qu’elle est en outre plus facile à utiliser. L’étude met en commun des données provenant de 6 sites en République Démocratique du Congo (RDC), au Congo Brazzaville, et en Ouganda. Bien que cette association soit censée apporter un traitement amélioré pour le patient, il n’est pas idéal parce qu’il reste assez compliqué à administrer et nécessite un suivi rapproché des patients. Par conséquent, des efforts importants doivent être entrepris pour développer des médicaments réellement innovants. La majorité des 13 projets dans le portefeuille actuel de DNDi sur la THA sont au stade de la découverte (voir Organigramme).
Les objectifs de DNDi
En concentrant ses efforts sur l’identification de nouvelles molécules prometteuses, DNDi espère pouvoir entamer d’ici 2008 la phase de développement préclinique d’un premier médicament candidat prometteur, avec plusieurs autres candidats en réserve. DNDi prévoit aussi la mise en place d’un réseau de R&D avec : • En 2008 – 1 nouveau médicament candidat en phase de développement préclinique ; – un traitement de première ligne efficace, plus simple et plus sûr pour la THA au stade 2 (nifurtimox-eflornithine). • D’ici à la fin 2011 – 2 nouveaux médicaments candidats en phase de développement clinique ; – 2 autres composés en réserve (développement préclinique terminé). • En 2014 – au moins 1 nouveau médicament disponible pour les patients ; – d’autres médicaments candidats en cours de développement. • des groupes universitaires de recherche, par exemple sur les inhibiteurs de la trypanothione réductase et les inhibiteurs de la cystéine protéase ; • un accès à la diversité chimique, afin d’élargir l’identification de nouveaux pharmacophores à partir de chimiothèques sélectionnées, par ex. chimiothèque de l’Institut Kitasato ; • une approche proactive sur les composés dotés d’activités antiparasitaires connues, par ex. ascofuranone et nitroimidazoles. Ces travaux devraient fournir 2 nouveaux médicaments candidats prêts pour la recherche clinique d’ici à la fin 2011, voire plus tôt pour l’un d’entre eux. Pour s’assurer que les futurs médicaments candidats soient testés dans les meilleurs délais, DNDi a mis en place un réseau auquel participent les programmes de lutte contre la THA et des chercheurs des pays endémiques clés, afin de renforcer leurs capacités d’études cliniques, et identifier et résoudre les éventuels problèmes réglementaires, logistiques ou pratiques. Le défi de la barrière hémato-méningée La barrière hémato-méningée (BHM) est une membrane qui contrôle le passage de substances depuis le sang vers le système nerveux central (SNC). Trouver des médicaments capables de traverser cette barrière pour éliminer les parasites présents dans le cerveau représente un défi majeur dans le traitement de la trypanosomiase humaine africaine. Le rôle de la barrière hémato-méningée est de protéger le cerveau fragile et d’empêcher justement le passage de la plupart des substances. |
||||||||
Publiée par Drugs for Neglected Diseases initiative 1 Place St Gervais1201 Genève, Suisse Tél. +41 22 906 9230 Fax +41 22 906 9231 www.dndi.org Rédaction en chef : Jaya Banerji, Ann-Marie Sevcsik Rédacteurs : Angèle Ngo-On, Denis Martin, Els Torreele, Fumiko Hirabayashi, Jana Armstrong, Joseph Ndungu, Rob Don, Simon Croft, Cécile Bridel Imprimerie : www.sro-kundig.ch Conception - Production : www.brief.fr Crédits photo : DNDi sauf mention particulière |